A l’heure où une promenade naturiste ouvre à Paris, au sein du Bois de Vincennes, il apparaît intéressant de se repencher sur la culture du nu, tout particulièrement du nu féminin, qui en Occident devint un peu la culture du nous, plongeant ses racines en Grèce, mère des arts.
Oui, par l’expression chère à l’histoire de la peinture « Vénus anadyomène », on désigne classiquement Aphrodite, déesse grecque de l’Amour (décrite ici de son nom romain Vénus) : sortant des eaux sur son vaste coquillage en tenue d’Eve toute vêtue de flots et de longs cheveux blonds.
Apelle de Cos, sculpteur grec et auteur consacré de la toute première Vénus anadyomène, nous montre, il est vrai, le chemin. Cette expression typiquement artistique nous vient, en effet, du participe présent grec « anaduoménè » (ἀναδυομένη) signifiant littéralement « surgissante ».
Ainsi les grands artistes classiques s’inspirèrent-ils de ce mythe antique pour nourrir leur art et offrir à l’universel des œuvres d’une rare beauté, empruntes d’une grande Grâce. On pensera bien sûr à la Vénus anadyomène d’Ingres, de Chassériau ou de Titien, mais aussi à La nascita di Venere de Botticelli, à La Naissance de Vénus de Cabanel, de Bouguereau ou de Gérôme, sans oublier Die Geburt der Venus de Steinbrück ainsi que de Zuber-Bühler.
On retrouve encore en France l’image de cette jeune femme, comme naissant des eaux, dans le culte marial (à l’origine païenne ancienne) de la Vierge marine sortant des océans sur sa barque, à Boulogne-sur-Mer et aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
L’écho de Vincennes, déjà si doux à l’oreille, résonnera donc désormais comme un beau surnom, Vincennes, fruit sonore des œuvres de Vénus et d’Anadyomène, à l’image des magnifiques Bucoliques du regretté poète latin Virgile et de son fameux :
« Tu, Tityre, lentus in umbra
Formosam resonare doces Amaryllida silvas. »
Que l’on pourrait traduire par :
« Toi, Tityre, allongé à l’ombre
Tu apprends aux forêts à faire résonner le nom de la belle Amaryllis. »
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