Les hommes sandwichs : vendre son corps de manière légale

par Éléonore Toubin | le 18 octobre 2013

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Les premiers hommes sandwichs auraient fait leur apparition à Londres au début du 19ème siècle.

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Au cours des années, la popularité de ces hommes sandwichs, portant des pancartes ou des placards publicitaires attachés de chaque côté du corps, a connu un accroissement constant. De nos jours il est courant de les croiser, dans les rues ou sur le bord de la route, faisant la promotion de produits ou services ou distribuant des bons de réductions aux piétons.

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Comment expliquer la raison de cette popularité croissante?

Un homme, s’il porte une pancarte ou mieux, s’il interagit avec les passants déguisé… en poulet par exemple,  attirera toujours plus l’attention qu’un simple panneau d’affichage. Il a d’ailleurs été prouvé que de telles méthodes ont un réel impact sur les ventes puisqu’elles permettent d’augmenter le nombre de visiteurs de 20 à 50%.

Les bénéfices pour l’employeur sont évidents. Ils le sont moins pour les hommes sandwichs dont les conditions de travail peuvent s’avérer difficiles (longues heures debout contre vents et marées), mais le salaire peut aller jusqu’à 1500€ par mois pour 4 à 5 heures de travail par jour.

Cependant, il semble qu’aujourd’hui tenir une pancarte ne suffise plus, les hommes sandwichs y mettent de leur personne et sont prêts à vendre ou louer des parties de leur corps.

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Cette mode a commencé au début des années 2000, quand vendre des espaces sur son corps pour s’y faire tatouer des noms de marques est devenu populaire. Pour la modique somme de 25€ une marque peut s’assurer un espace publicitaire sur un bras ou une jambe, et ce aussi longtemps que la personne est en vie. C’est Hostgator Dotcom (anciennement connu sous le nom de Billy Gibby) qui a rendu cette pratique célèbre en vendant non seulement des parties de son corps mais également son nom.

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Désormais les marques peuvent acheter à peu près n’importe quoicheveux, animaux, visages ou noms de famille – pour y faire leur publicité. La dernière mode est de louer à des jeunes femmes (pour 5 à 100€ par jour) la partie de leur cuisse située entre le genou et le bas de leur jupe afin d’y apposer des publicités. Regardons les choses en face, c’est bien plus efficace qu’un simple panneau publicitaire !

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Mais en y regardant à deux fois, ne sommes-nous pas tous des hommes sandwichs ? En portant des vêtements et accessoires ultra brandés, nous constituons un large vivier d’hommes sandwichs gratuits et fiers de faire la promotion de nos marques favorites. Serions-nous à ce point maso pour aimer cette instrumentalisation  des marques ? Quelle part de nous-même et de notre intégrité sommes-nous prêts à donner aux marques ? Des questions ontologiques à méditer…