L’indice #2 : Dis-moi ton nom, je te dirai ta mention.

par Elisa | le 9 juillet 2013

2,5% de Sabrina … ont une mention « très bien » au bac cette année, là où la proportion est de 17% chez les Juliette.

C’est ce que nous apprend le graphique du sociologue Baptiste Coulmont, qui a relevé les données de plus de 338 000 candidats au baccalauréat de 2013. En plaçant en abscisses la proportion de mention “très bien” et en ordonnées le nombre de candidats admis en 2013, le chercheur rend également visible la signification sociale que revêt le prénom des bacheliers.

bac

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Le prénom, un indice de réussite ?

Pour l’auteur de Sociologie des prénoms, indéniablement puisque : « le prénom indique — de manière certes imparfaite et floue — l’origine sociale de celles et ceux qui le portent, et la réussite scolaire est, en partie, liée à cette origine sociale ». En effet, bien peu de Kevin ou Tiffany chez les fils d’Enarques, et très peu d’Octave ou Quitterie (prénoms associés à un énorme taux de réussite scolaire) au sein des strates les plus populaires de la société. Si l’exception peut bien sûr réfuter la règle (peut-être existe-t-il un Steevy de Rotschild brillant et une Marie-Astrid Groseille cancre), il n’en demeure pas moins que des prénoms particuliers peuvent être révélateurs de clivages sociaux plus généraux. Au-delà de l’écart de réussite existant entre un Brandon et un Ulysse, le graphique souligne également qu’il existe un plus fort taux de réussite chez … les prénoms féminins.

Sans nous permettre de nous livrer à une quelconque récupération de ces résultats, nous nous permettrons cependant de les lier à la conviction assez évidente qui guide nos activités : le naming a du sens, n’est-ce pas Jean-Kevin ?