Si vous pensez que Maelström est une manière « cool » de parler de Stromae, lisez ces quelques lignes. Vite.
Ce nom aux allures de bibliothèque d’angle Ikea semble, depuis quelques temps, s’imposer dans le vocabulaire journalistique et coloniser ainsi les médias. Mais, avant de lui laisser envahir nos appartements, l’Astérix qui est en nous se doit de mener l’enquête… et de défendre Billy.
Une première question ne tarde pas à nous mettre dans l’embarras : comment écrire ce mot ? En effet, plusieurs variantes orthographiques semblent exister pour chacune des syllabes de ce Protée du dico ; le TLF en ligne recense en effet mael-, maël-, mal– et –strom, –ström ou encore –stroem. Le Petit Robert, quant à lui, n’en adoube que deux : Maelström et Malstrom.
Ces deux versions posent un second problème : celui de la prononciation. En effet, si la première syllabe se prononce de la même manière [mal], la seconde diverge : [stʀøm] (comme dans « peu ») ou [stʀɔm] (comme dans « sort »).
Ces premières remarques d’ordre orthographique et phonétique faites, intéressons-nous maintenant à la signification de ce mot.
A l’origine, le Maelstrom (du néerlandais malen « tourner » et strom « courant ») désigne le puissant courant tourbillonnant qui existe entre deux des îles Lofoten en Norvège. Depuis le nom s’est lexicalisé et renvoie de manière générique à tout remous circulaire dans un liquide. Ceci dit, ce n’est pas dans ce sens-là qu’il se retrouve aujourd’hui dans les gros titres. Il faut en effet le comprendre au sens métaphorique comme un mouvement d’agitation intense, un vif élan qui entraîne irrésistiblement. « Paris est un maelstrom où tout se perd » (V. Hugo).
Ce mot n’est donc pas sans nous rappeler Charybde, ce monstre marin mythologique qui, plusieurs fois par jour, engloutissait avant de mieux les rejeter, mers et marins. La plupart des experts s’accordent aujourd’hui pour placer l’antre de ce monstre au large des côtes siciliennes.
Mais substituer Charybde à Maelstrom ne serait-ce pas tomber de Charybde en Scylla ?
