Histoires de marques #8 : AirBnB

par Alexia Mignot-Moyon | le 10 juillet 2015

Le matelas pneumatique aux origines d’une success story !

En 2007, un congrès de design est organisé à San Francisco. Les hôtels de la ville sont pris d’assaut. Trois amis, Joe Gebbia, Brian Chesky et Nathan Blecharczyk vont proposer une solution alternative à ceux n’ayant pas encore trouvé où loger ; un matelas gonflable au sein de leur propre résidence accompagné d’un petit-déjeuner le lendemain. Autrement dit, un vrai air bed and breakfast donnant son nom de marque à AirBnB, l’ingénieuse start-up.

Sous la forme d’une plateforme en ligne, AirBnB met dès lors en relation des particuliers souhaitant louer leur habitation à des vacanciers pour une durée déterminée. Le prix est fixé librement par les utilisateurs, le site commissionnant 3% du prix de la nuitée de chaque location. Dans un contexte de crise et proposant des prix inférieurs à ceux offerts par les hôtels, la marque AirBnB connaît une croissance rapide et durable. Les fondateurs ont également utilisé la technique du Growth Hackin née dans la Silicon Valley et à laquelle ont eu recours des géants du web tels que Groupon ou Twitter. Cette stratégie s’appuie sur des étapes bien précises afin de générer non pas de simples visites sur un site internet, mais de véritables revenus.

Un parcours semé d’embûches

Si aujourd’hui AirBnB, grâce à un succès fulgurant, peut se targuer de mettre à disposition des locations dans plus de 190 pays à ses 11 millions d’utilisateurs, et devancer les grandes chaines d’hôtellerie comme Hyatt, il ne se retrouve pas moins souvent sous le joug de vives critiques tant en France que dans son pays d’origine.

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© Crédit photo : airbnb.fr

De fait, ce concept permet aux utilisateurs louant leur logement de ne pas payer d’impôt sur les revenus tirés de cette activité. C’est ainsi qu’AirBnB a vu certains de ses utilisateurs se faire condamner à $2400 soit 1740€ d’amende pour avoir sous-loué leur habitation. La loi américaine interdit en effet les sous-locations de moins de 29 jours.

Quant au législateur français, il prohibe cette pratique sans l’accord préalable du bailleur. En 2013, 420 enquêtes ont ainsi été menées par les services publics, aboutissant à 5 condamnations de « multipropriétaires », allant jusqu’à des amendes de 125 000€. La jeune strat-up a également du faire face aux critiques de la Mairie de Paris l’accusant de « faire perdre des surfaces d’habitation et d’entretenir la spéculation immobilière », ravivant la colère des professionnels de l’hôtellerie envers lesquels l’entreprise exerce une concurrence accrue.

Récemment, la plateforme en ligne a dû se positionner face à ses clients suite au saccagement d’un appartement au Canada par des utilisateurs d’AirBnB. Le montant des dommages s’élevant à 55 000€, la plateforme s’est engagée à rembourser les frais de ménage. Le site a également annoncé qu’il garantissait jusqu’à un million de dollars pour les éventuels dommages survenus dans une propriété, rassurant ainsi ses clients.

Opération séduction

Mais la start-up sait charmer et a effectué une opération séduction auprès des législateurs du monde entier, affichant les retombées économiques générées par son activité. Les bénéfices financiers pour la France s’élevaient à 185 millions d’euros en dépenses directes et indirectes. En effet, un touriste utilisant AirBnB dépenserait en moyenne 125€ par jour alors que ceux recourant aux logements touristiques classiques et donc plus chers, ne débourseraient que 82€ par jour, argumentent les fondateurs du site. De quoi faire réfléchir le législateur avant d’interdire ou de condamner les utilisateurs d’AirBnB.

La start-up peut également se vanter d’avoir un ambassadeur de choix. L’acteur américain Ashton Kutcher a en effet apporté son soutien financier à AirBnB devenant ainsi l’un des Angels Investors les plus célèbres de Californie

Inébranlable Start-up !

La plateforme en ligne semble inébranlable. En juillet 2014, l’entreprise modifie son logo et créé le Bélo, un symbole chargé de sens.

Cette nouvelle identité visuelle a soulevé des accusations de plagiat envers le logo d’Automations Anywhere ainsi que des détournements douteux rappelant l’histoire d’un appartement loué et transformé en lupanar géant.

En réponse, la start-up décide de publier le classement des villes ayant été les plus créatives pour parodier son nouveau logo. La crise évitée, on ne pouvait espérer meilleure réponse.

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La jeune entreprise californienne continue d’attirer toujours plus de clients, et pour renforcer sa croissance, elle s’est récemment offert une campagne de pub en partenariat avec Instragram, TBWA/Chiat/Day. Le film publicitaire est diffusé en Australie, aux Etats-Unis et aux Royaume-Uni. Intitulé « Never Stranger ». Le spot illustre le positionnement de AirBnB : le voyageur bénéficiera d’une expérience chaleureuse et humaine, se sentant chez lui partout dans le monde.

Nul doute que durant la période estivale, AirBnB sera largement sollicitée par les vacanciers du monde entier !

Crédits photos : AirBnB