Marques françaises et noms de domaine

par Félix Oliot | le 15 mai 2019

Lors d’un brief naming, la question est très souvent posée. Quelle extension de nom de domaine accoler à la marque ? Parfois, le rêve du nom disponible pour toutes les extensions se laisse entendre. Régulièrement, le souhait d’un « point com » enregistrable immédiatement est émis. On perçoit aussi, et c’est tant mieux, des voix autres. Des volontés de se concentrer sur le naming et de décider, postérieurement, de l’extension de nom de domaine.

Le .fr gagne des points

On observe également un intérêt grandissant pour les extensions nationale (.fr) ou territoriales (.paris, .alsace…). Une impression confirmée par L’AFNIC. L’organisme a publié en mars dernier les chiffres de 2018 et s’est notamment félicité de la popularité croissante du .fr, qui, avec 3 305 296 noms  « en stock » (+ 4,4% par rapport à 2017), est l’extension nationale la plus utilisée au sein de l’Union Européenne. Une étude menée par cette même association souligne d’ailleurs que les dirigeants de TPE et de PME françaises privilégieraient cette extension au .com

L’état des lieux réalisé par l’AFNIC nous apprend également que le .paris, le .bzh ou encore le .alsace, ces extensions dites territoriales, sont de plus en plus enregistrées. Si leur volume reste assez faible (20 628 pour le .paris, une brindille face au .fr), leur nombre croissant traduit une volonté d’exprimer plus directement un ancrage régional et une proximité forte avec les clients.

Que choisissent les start-ups ?

Pour approfondir ce bilan annuel, nous avons souhaité connaître les extensions privilégiées aujourd’hui par les start-ups françaises. Pour cela, nous avons décortiqué la liste dressée par Challenges des 100 jeunes pousses dans lesquelles investir en 2019.

Sans surprise, les noms de marques enregistrés en .com sont majoritaires. Parmi les 58 .com, onze ont usé d’une « astuce » pour libérer l’extension. C’est par exemple le cas de Luko ou de OneStock. Un terme anglais court (Get, Hi, Hello…) ou un mot descriptif du secteur (retail, technology…) : les parades sont nombreuses pour contourner un nom de domaine déjà enregistré.

17 autres ont choisi l’extension nationale .fr. Fait notable, plusieurs d’entre-elles ont un nom de marque construit autour de l’anglais (Unkle, Funky Veggie). Le choix du. fr traduirait presque une volonté d’équilibrer les évocations culturelles, de signifier l’origine française de l’initiative qui ne transparaît pas dans la marque. Seules deux start-ups de ce classement ont misé sur l’extension .eu

Les 23 restantes ont choisi des extensions autres, du .io (AskHubHAVR …) au .ai (Hyperlex, Lili )  en passant par le .expert (Hiboo.expert). Au-delà de s’affranchir du sacrosaint .com, ces finales alternatives permettent de donner un indice sur la nature de l’activité de l’entreprise.