Le mot # 20 : printemps !

par Jérôme Chiavassa-Szenberg | le 8 avril 2014

Pour le fêter, demandons-nous d’où vient ce mot.

Le printemps se décompose étymologiquement en prim- et temps. Prim- nous vient du latin primus, par le vieux français prim ou prins (selon la source). Primus désigne ce qui est « tout à fait en avant ». Temps nous vient du latin tempus, temporis qui désigne le temps, la durée, l’époque.

Le printemps est donc ce temps, cette époque qui est tout à fait en avant, la première époque. C’est étonnant ! Le printemps nous semble plutôt être la deuxième saison de l’année : il suit l’hiver, précède l’été.

Pourquoi ? Avançons notre hypothèse d’explication.

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Dans l’antiquité romaine, avant la réforme julienne, le calendrier républicain faisait débuter l’année aux ides de mars, le 15 mars… C’est aussi le jour où commençait le printemps. Ce calendrier comptait 355 jours répartis en mois de 29 ou 31 jours – sauf février avec 28 jours. Le calendrier se décalait par rapport aux saisons. Pour éviter cela, on introduisait tous les deux ans un mois supplémentaire de 27 jours après le 23 février ou le 24 février.

En pratique, ce mois supplémentaire était intercalé de façon négligente ou intéressée pour retarder le paiement des dettes (ou avancer celui des créances), pour manipuler la date des élections, etc. Heureusement, en 46 av. ère commune, Jules César, en tant que pontifex maximus introduisit une réforme : le calendrier fut aligné avec le cycle solaire. Rien que ça. Un sacré challenge vu le décalage accumulé (il fallait faire durer l’année 46 quelques 445 jours !).

Ce n’est qu’à partir de 45 av. è.c., qu’apparut l’année calendaire dont la structure est celle que nous connaissons. Jules César en profita pour déplacer aussi le début de l’année calendaire, qu’il fixa au 1er janvier, date d’élection des consuls de Rome.

Et quel rapport avec le printemps ? Jules César a omis un point, qu’on allait continuer à deviner qu’il avait changé le calendrier : l’étymologie de printemps nous a conservé la mémoire du nouvel an du calendrier républicain de 355 jours.

Enfin, c’est une hypothèse.

A cette époque, en tout cas, le « primus tempus » était bien en mars.

Source : Wikipédia.