Phygitalisation : quand les boutiques physiques se digitalisent

par Mélany Patte | le 13 décembre 2018

Avec l’avènement des sites e-commerce, il semblerait que les consommateurs aient commencé à bouder les points de vente physiques. Pourtant, fort d’un attachement particulier à tenir les produits en main et à les essayer, ces consommateurs n’ont d’autres choix que de se déplacer malgré la facilité et la rapidité de commande sur internet.

C’est pourquoi les marques ont commencé à se demander comment faire en sorte que le fait de se déplacer en boutique ne soit plus vécu comme une corvée. L’objectif est simple : créer une expérience client ultra personnalisée et mémorable afin d’attirer à nouveau les clients dans les rayons et non sur internet. Nous assistons donc à la digitalisation des points de vente de tous les secteurs, autrement appelé la phygitalisation.

 

La grande distribution

La grande distribution est un secteur porteur pour la phygitalisation. Le champ d’innovation est immense et beaucoup de marques ont commencé leur transformation. On retrouve dans cette catégorie certains magasins comme Franprix, Auchan ou encore Monoprix.

Auchan par exemple, a ouvert récemment son magasin My Auchan axé sur la vente à emporter et sur un parcours digital simple. En effet, l’enseigne propose de scanner les produits en rayon grâce à l’application MyAuchan. Un code barre est automatiquement généré et est à présenter sur un écran à la sortie du magasin. Plus une seule caisse traditionnelle n’est présente, remplacée par des caisses uniquement automatisées. L’idée, ici, est de proposer un parcours simple pour permettre aux clients d’être autonomes à chaque étape de leur parcours d’achat.

Les pure-players

Cette catégorie pourtant 100% digitale au départ doit faire face à un tout autre problème : le digital ne suffit pas. Les consommateurs ont besoin de voir les produits, de les essayer ou d’avoir un contact avec des vendeurs. Il est donc question pour ces pure-players d’ouvrir des magasins capables de répondre également à ces besoins. C’est le cas de Spartoo, Zalando ou encore le plus connu Amazon.

Amazon est l’un des pure-players les plus puissants. Avec Amazon Go créé en 2016 aux Etats-Unis, la marque a su réinventer le mode de distribution du supermarché. Le client entre grâce au QR code de l’application, choisit ses produits et ressort sans passer par une caisse. Il est ensuite facturé via un suivi automatique par les caméras. L’accent ici est mis sur la rapidité et la simplicité pour répondre aux besoins des clients.

Le prêt-à-porter

Le secteur du prêt-à-porter est l’un des secteurs le plus touchés par l’achat en ligne. Les marques ont donc tout intérêt à s’intéresser à ce phénomène.

La marque Gemo par exemple, a récemment repensé son identité et en a profité pour ouvrir un nouveau concept de magasin connecté, spécialement dédié aux familles : le Family Store. La marque a donc créé un espace de Click&Collect pour récupérer ses achats en ligne, un service d’e-reservation, l’accès en temps réel au stock des magasins, ainsi que la mise en place de vendeurs équipés de tablettes avec possibilité d’encaissement, pour dépasser les limites du magasin physique. Le but est d’éliminer tous les freins que peuvent rencontrer les clients lors de leur visite en magasin.

Les cosmétiques

Enfin, les marques de cosmétiques se sont aussi jetées sur le phénomène de la phygitalisation. Sephora est l’exemple parfait dans ce secteur avec son nouveau concept appelé le « New Sephora Experience ». Ouvert à Saint-Lazare, ce magasin propose les services classiques de la marque mais avec pour petit plus, des iPad mis à disposition un peu partout dans la boutique contenant différents services digitaux :

  • Un Beauty Hub, qui permet d’accéder à un lookbook virtuel
  • Le Virtual Artists, pour tester virtuellement des looks
  • Le Color Profile, pour trouver la bonne nuance de fond de teint
  • Ou encore le Beauty Board, pour partager ses looks et coups de cœur à la communauté Sephora

La volonté de la marque est de créer une complémentarité et un lien constant entre l’e-commerce et les espaces physiques.

 

Les marques ont donc désormais compris l’intérêt de combiner le digital et le point de vente physique afin de répondre le plus possible aux besoins grandissants des consommateurs. Cependant, bien que sur le papier ces innovations semblent révolutionnaires, il reste encore du travail en pratique pour que ces services digitaux soient optimisés et qu’ils arrivent à convaincre la majorité des clients. Attention à ne pas faire du digital juste pour faire du digital.

 

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