“Je suis Charlie”… bientôt déposé ?

par Marjorie Bachot | le 13 janvier 2015

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Difficile de prendre du recul sur ce que la France a vécu depuis une semaine. Après l’effroi, l’émotion et la mobilisation, que va-t-il- rester de cet incroyable épisode ? Davantage qu’un simple slogan, il faut le souhaiter.

Créé quelques heures après l’attentat de Charlie Hebdo par Joachim Roncin, directeur artistique français du magazine Stylist, ces trois mots ont été scandés, écrits, reproduits, traduits, détournés par des millions de personnes à travers le Monde en l’espace de quelques jours. Il s’agirait d’un des hashtags les plus tweetés.

Sa simplicité, sa force évocatoire, son évidence ont ainsi fédéré… et contribué à la large médiatisation du triste événement et de l’engagement solidaire associé. Echo du « Nous sommes tous Américains » prononcé après les attentats du 11 septembre 2001, “Je suis Charlie” s’est inscrit en quelques jours dans l’histoire française et bien plus.

Tristement, certains ont très vite imaginé le potentiel marketing du slogan. L’INPI a été submergé de demandes pour déposer les trois mots en marque verbale et figurative. Choquant, cynique, indécent.

Le site Spreadshirt a fait machine arrière face à la polémique et a annoncé qu’en “aucun cas Spreadshirt ne saurait tirer le moindre profit financier de ce drame”. Plus loin “Nous avons contrôlé une à une chacune des e-boutiques de nos partenaires et chacun des designs uploadés sur notre plateforme et sur nos marketplaces pour nous assurer qu’aucune commission ne soit prélevée sur la vente des produits “Je suis Charlie”.

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Dans un autre genre les 3 Suisses se sont carrément pris les pieds dans le tapis, avec une reprise très maladroite (les community managers font parfois de l’excès de zèle).

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Bref, on était consternés par le dépôt du “Allo non mais allo quoi” de Nabila. On est attristés et perplexes face au possible futur dépôt de “Je suis Charlie”, et à toute cette ironie… certains se retourneraient dans leurs tombes. Il semblerait que l’INPI vienne tout juste d’annoncer un refus, faute de distinctivité. Dans la famille récupération, on préfère à la rigueur l’initiative de Jean-Pierre Tallieu, maire de la ville de La Tremblade, dans la banlieue de Royan (Charente-Maritime), qui a décidé de baptiser une place publique « Je suis Charlie » afin de perpétuer le souvenir des victimes.

Plus d’informations sur la page Wikipédia (car, oui, il y en a une).