Vaxzevria, le nouveau nom du vaccin AstraZeneca qui interroge

par Laurence Martel | le 6 avril 2021

Le 25 mars, l’agence européenne du médicament a approuvé le nouveau nom du vaccin AstraZeneca, désormais baptisé Vaxzevria.

Vaxz… quoi ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau nom commercial du « Covid-19 vaccine AstraZeneca » n’est pas très facile à prononcer ou à mémoriser, du moins pour des Français.

A l’heure où sont annoncés de nouveaux décès dus à des thromboses supposément liées au vaccin, on voit bien l’intérêt qu’aurait le laboratoire anglo-suédois à dissocier le bad buzz sur le produit de l’image de son fabricant.

C’est l’intérêt d’un nom de produit différent de celui de l’entreprise : il fait fusible. Plus ou moins bien sûr. Mais tout de même.

Dans les affaires du Distilbène et même plus récemment du Mediator, le grand public a souvent oublié les noms des laboratoires à l’origine des produits.

Cette opération a pu être interprétée par certains comme une tentative de diversion, même si AstraZeneca se trouve bel et bien dans l’obligation de nommer sa spécialité. 

Le timing interroge également : trop tard (il lui aurait fallu un nom dès le début) ou trop tôt, car on est encore en plein cœur de la polémique.

En situation de crise, certains rappellent leurs produits. 

Un procédé (très) coûteux mais parfois judicieux surtout quand l’entreprise est monoproduit. Ainsi Perrier, pour préserver son image de pureté, avait rappelé toutes ses bouteilles partout dans le monde quand des traces de benzène avaient été découvertes dans quelques bouteilles aux US.

D’autres préfèrent changer le nom de la marque. 

Beaucoup de nouveaux noms de sociétés permettent d’effacer opportunément des images ternies. 

On se souvient du Crédit Lyonnais devenu LCL après l’affaire Tapie, d’Andersen Consulting devenu Accenture sur fond d’affaire Enron ou de Spanghero devenu La Lauragaise pour une sombre histoire de viande de cheval.

Nouveau nom, nouvel esprit, nouveau projet d’entreprise …

Le nouveau nom commercial du vaccin va-t-il permettre à AstraZeneca de protéger son image, de diminuer le climat de méfiance, encore accentué par les réductions de livraison ?

A court terme, force est de constater que non.  

Le nouveau nom ne semble pas repris par les journalistes. C’est bien toujours « le vaccin AstraZeneca ». Comme on parle du « vaccin Pfizer » -en réalité Pfizer BioNTech- qui pourtant a un nom : Comirnaty. 

A moyen terme, lorsque de nouveaux vaccins seront développés pour s’adapter à de nouveaux variants, de nouveaux noms seront nécessaires pour les différencier et les marques filles pourront enfin, peut-être, protéger leur marque mère ? A suivre…